Par François Montuori.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le parapente ne permet pas seulement de descendre des montagnes. Grâce à un phénomène bien connu des grands rapaces et des oiseaux migrateurs, on peut gagner de l’altitude et parcourir de nombreux kilomètres en l’air au cours d'une même journée, sans jamais se poser. Ce phénomène, ce sont les thermiques: des ascendances d’air chaud réchauffées par le sol grâce au soleil, et pouvant monter plusieurs milliers de mètres au-dessus du sol.
Cela crée donc une colonne d’air qui monte à l’image d’un jet d’eau vertical. En tournant à l'intérieur, les oiseaux, parapentes et autres planeurs peuvent ainsi gagner facilement de l’altitude. Ces ascendances sont possibles grâce au fait que l’air se refroidit au fur et à mesure que l’on monte en altitude. L’air plus chaud étant moins dense que l’air froid, il tend à remonter naturellement. En général lorsque l'on vole en parapente la température se refroidit de 7 à 10°C par tranche de 1000m de dénivelé.
Au printemps, il n’est donc pas rare d’avoir pas loin de 20°C en vallée et une température négative en vol. Dans les journées les plus froides, on peut même descendre en dessous de -15°C, ce qui rend la pratique du parapente très dure voire impossible pour certain(e)s pilotes.
La problématique de l’isolation des mains en vol
A ce froid, s’ajoutent les spécificités du parapente. C’est là où le concept de température ressentie rentre en jeu. Avec le vent, la capacité de l’air à nous refroidir augmente (que celles et ceux qui n’ont jamais soufflé sur leur soupe se manifestent ou se taisent à jamais !).
Un parapente vole entre 30 et 60km/h, ce qui nous donne une température ressentie en moyenne 5°C plus basse que la température réelle. L’effet du froid sur les mains est encore amplifié par la position des mains vers le haut pour piloter la voile, ainsi que par la pression des commandes sur les mains qui empêchent une bonne circulation du sang. Même si ce dernier paramètre est difficilement mesurable, on sait qu’il participe grandement à la difficulté de se protéger les mains du froid en vol.
Beaucoup de parapentistes voient le froid comme un obstacle insurmontable pour les mains en hiver, et pratiquent très peu en hiver à cause de cela. Effectivement à quoi bon voler, si ce n’est pas pour prendre du plaisir ? Il existe pourtant des solutions très efficaces et des astuces qui permettent de voler au chaud durablement même dans les conditions les plus froides.
Solutions et astuces
Beaucoup de pilotes utilisent des manchons, une sorte de sac de couchage pour main qui vient se loger par-dessus les commandes. Ce n’est pas une solution très pratique: au décollage c’est pénible à gérer, la perte de dextérité peut-être presque dangereuse et dans un monde où le pilotage aux arrière devient de plus en plus accessible, la solution perd encore plus en intérêt.
Les gants chauffants apparaissent comme la solution miracle pour faire face au froid en l’air, garantissant chaleur et dextérité. Mais est-ce vraiment le cas ? Quels gants choisir pour voler ?
Il existe de nombreux modèles sur le marché, qui ont différentes puissance, autonomie et isolation. Il est important de choisir un gant qui est chaud même lorsqu’il est éteint, qui coupe bien le vent et qui a une puissance de chauffe importante. Un gant qui n’a pas de membrane aura une efficacité moindre. De nombreux gants disponibles sur le marché à un prix d’entrée de gamme n’auront pas assez d’autonomie et pas assez de puissance de chauffe. Sans parler de la durée de vie des batteries.
Après deux saisons d’hiver à utiliser les Therm-IC Ultra Heat Boost, ce modèle est pour moi la meilleure solution qui s’offre aux parapentistes à ce-jour. On a trois niveaux de chauffe disponibles, une puissance impressionnante et une grande autonomie. Avec le pack de batteries supplémentaires, on a 5200mAh de batterie par gant ce qui permet de monter à 4h à pleine puissance, et croyez-moi quand vous aurez besoin de la pleine puissance vous ne volerez sûrement pas plus de 4h.